ROUND 1 : L’EAU EN BOUTEILLE EXHIBE SA PLASTIQUE
Dès le début du combat, l’eau en bouteille tente d’intimider l’eau du robinet en lui mettant son impressionnante plastique sous le nez. C’est faire fi de son transport et de sa consommation : environ 180 000 tonnes de bouteilles en plastique sont produites chaque année en France, ce qui représente environ 3 kilos par personne et par an. Peut mieux faire, même si certains de ces déchets peuvent maintenant être recyclés.
L'eau du robinet peut garder son sang-froid : de son côté, sa consommation n’induit pas de consommation plastique, pas de transport routier… Elle sait qu’elle remporte haut la main ce round écologique.
ROUND 2 : L’EAU EN BOUTEILLE REPROCHE À L’EAU DU ROBINET D’AVOIR MAUVAIS GOÛT
Croche-patte de l’eau en bouteille : elle souligne le goût de chlore que peut parfois avoir l’eau du robinet. L’eau du robinet l’admet : son traitement pour la rendre potable à base de microdoses inoffensives de chlore lui confère parfois un goût chloré à la sortie des tuyaux. Elle se défend en rappelant que ce goût s’évapore vite quand on la laisse respirer.
Et qu’il est de toute façon inexact de parler d’un seul goût pour de l’eau du robinet : comme les eaux en bouteille, celle-ci a des goûts très différents selon les zones géographiques où elle est captée. L’eau du robinet aussi est un produit du terroir !
ROUND 3 : ATTAQUÉE SUR LE CALCAIRE, L’EAU DU ROBINET SE DURCIT
L’eau en bouteille pense avoir trouvé le talon d’Achille de l’eau du robinet en l’attaquant sur sa teneur en calcaire. Argument facile à esquiver : le calcaire, c’est du calcium ; et si l’eau du robinet concède que celui-ci peut nuire aux machines à laver, elle rappelle aussi qu’il est indispensable à la santé.
Le calcaire n’est donc pas éliminé car il est un élément naturel de l’eau qu’il convient de conserver. S’il est dangereux pour la santé ? Au contraire ! Dissout dans l’eau, il apporte le calcium et le magnésium nécessaires à la croissance et à un squelette solide. 15 à 20 % de nos besoins quotidiens en calcium et magnésium peuvent être couverts par cette eau. L’attaque fait donc un… flop.
ROUND 4 : SUR LE COÛT, L’EAU EN BOUTEILLE FRÔLE LE K.O.
Quand on compare leurs coûts respectifs, l’eau en bouteille est envoyée dans les cordes. Eau du robinet : 0,3 centimes d’euro le litre en moyenne. Eau en bouteille : 30 centimes d’euro le litre en moyenne. Autrement dit, en France, l’eau en bouteille est 100 à 300 fois plus chère que l’eau du robinet. Arrêt de l’arbitre avant la fin de la reprise, chacun regagne son coin.
ROUND 5 : RÉCONCILIÉES SUR LA QUALITÉ
Allez, on raccroche les gants et on se tombe dans les bras : sur la qualité et la sécurité sanitaire, eau en bouteille et eau du robinet sont toutes les deux des modèles d’exigence. Normal : les réglementations, en France, sont intraitables.
Protégées des bactéries et des rejets polluants, les eaux en bouteille montrent une faiblesse : certaines, très minéralisées, ne conviennent pas forcément à un usage quotidien et mieux vaut un avis médical avant de les consommer. L’eau du robinet, elle, est le produit alimentaire le plus contrôlé : elle est soumise à plus de 60 critères de qualité et analysée tout au long de son parcours, de sa production jusqu’au robinet.
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Quand on aime l’eau, on cite ses sources
Cet article a été réalisé à partir d’informations fournies par Veolia ou collectées sur les sites du Centre d’information sur l’eau et de l’Ademe.