1. De l’or bleu pour tous - ou le défi du stress hydrique
Surnommée la “planète bleue” en raison de sa formidable teneur en eau, la Terre gardera-t-elle toujours sa jolie couleur ? Oui, pas de grande crainte là-dessus, car comme les eaux de la planète se recyclent sans arrêt, son volume d’eau total est stable. Si l’on parle d’eau “potable” en revanche, l’avenir n’est pas forcément… tout rose, et l’homme a un grand rôle à jouer dans sa préservation et son partage.
Car l’eau potable est très inégalement répartie sur la Terre. Plus de 40 % de la population mondiale vit dans des régions touchées par le stress hydrique, c’est-à-dire le manque d’eau et plus particulièrement d’eau potable. En 2025, plus de 1,8 milliard d’habitants vivront dans des conditions de stress hydrique absolu, et plus des deux tiers de la population mondiale connaîtront des difficultés liées à l’eau.
Et en France ? Notre pays n’est pas le plus mal loti et fait partie des zones du monde privilégiées. Grâce à son climat tempéré, la France reçoit 480 milliards de m3 de précipitations par an. Une quantité d’eau précieuse pour les cours d’eau et les réserves souterraines dans lesquelles on puise pour fabriquer l’eau potable. La France n’est toutefois pas à l’abri d’épisodes réguliers de sécheresses, que nous avons tous connus y compris dans les zones bien arrosées ! Chaque année de nombreux départements sont soumis à des arrêtés préfectoraux de restrictions d’eau. Et alors que Le Cap ou Rome sont des villes clairement sujettes à pénurie, de grandes villes françaises tiennent à être attentives. Comme Lille, qui veille à améliorer l'interconnexion de ces réseaux : alors que l’eau est relativement rare dans le territoire du nord, c’est un enjeu clé pour sécuriser l’alimentation en eau des nombreux habitants de la métropole.

2. Quand les algues attaquent - ou le défi des eaux usées
Quand les algues prolifèrent, en général, ce n’est pas bon signe… Les proliférations de certaines algues vertes et bleues par exemple, proviennent souvent d’un déséquilibre et d’une décharge massive de phosphates ou nitrates dans l’eau. Cela peut venir de pratiques agricoles intensives, et d’eaux usées non traitées rejetées directement dans la nature. C’est menaçant pour la biodiversité. Cela peut aussi avoir des conséquences pour la santé humaine : si elles sont encore fraîches, les algues vertes ne présentent aucun danger. En revanche, les algues en état de décomposition échouées sur les plages sont hautement toxiques. Le soufre qu’elles contiennent produit de l’hydrogène sulfuré (H2S), un gaz mortel.
Les épisodes récents d’invasions massives d’algues en France ont fait prendre conscience, si c’était nécessaire, de l’urgence de traiter systématiquement les eaux usées avant de les rejeter dans la nature.
Aujourd’hui, encore dans le monde, plus de 80 % des eaux usées sont rejetées sans aucune forme de traitement dans les cours d’eau.
3. Je reprendrai bien un verre d’eau de mer - ou le défi du dessalement
Potabiliser l’eau de mer : un vieux rêve qui prend forme peu à peu et qui pourrait résoudre bien des problèmes d’accès à l’eau. Alors qu’elle représente 97% des réserves sur Terre, la transformer en eau douce est aujourd’hui possible. C’est déjà le cas en France à petite échelle. Au coeur de l’été 2015, Veolia a ainsi dessalé de l’eau de mer pour parer à la pénurie qui a frappé l’île d’Ouessant, et pour alimenter en eau potable les nombreux habitants et touristes présents. En Australie, à une plus grande échelle, une usine de dessalement fournit l’équivalent de 80 piscines olympiques d’eau potable chaque jour aux habitants de Sydney. Le problème est que cette technique est gourmande en énergie. Elle est donc chère. Ce qui explique qu’aujourd’hui, la production d’eau potable à partir d’eau de mer reste marginale. Mais, de la même façon que la voiture électrique se démocratise, l’eau potable « made in ocean » a sans doute un avenir devant elle. Moins sa fabrication sera chère, plus elle deviendra populaire !
---
Quand on aime l’eau, on cite ses sources
Cet article a notamment été réalisé à partir d’informations fournies par Veolia et Géo pour la dangerosité des algues sur la santé