Le golf, c’est hydrophage
On les sait très grands consommateurs d’eau... Et dès qu’un épisode de sécheresse ou de pénurie survient, ils sont pointés du doigt. Eux, ce sont les 633 golfs de France. Des tapis verts qu’il faut abondamment arroser pour faire rouler la petite balle blanche. Jusqu’à 100 000 m3 d’eau par an pour un parcours situé dans le nord de la France ; près de 200 000 m3 au sud de la Loire. De quoi mettre en péril quelques nappes phréatiques et faire concurrence aux besoins des populations en eau potable.
Seul 1 % des eaux usées traitées en France sont réutilisées
Pour limiter le gaspillage en eau, on favorise l’utilisation de l’eau recyclée pour arroser les greens. Accompagnés par Veolia, plusieurs golfs ont franchi le pas. C’est le cas des golfs de Sainte Maxime dans le Var et de Spérone dans le sud de la Corse. Ici, les eaux de la nouvelle station de traitement des eaux usées de Pozzu Verdu, filtrées par une membrane, sont acheminées sur 6,5 km jusqu’au parcours. Une boucle d’économie circulaire qui pourrait représenter une solution pour de nombreux golfs en France.
D’eau usée à belle des champs
La même question se pose pour l’agriculture. A Gruissan, dans l’Aude, Veolia participe ainsi au projet Irri-Alt’eau. Les eaux usées retraitées irriguent 50 hectares du vignoble expérimental de Pech Rouge. Les rangs de Viognier et de Carignan ne présentent aucune altération par rapport à leurs homologues arrosés avec de l’eau de surface. Depuis 2014, les vendanges montrent que la qualité des baies, comme celle du vin, sont en tout point égales et les paramètres de suivi physico-chimique absolument conformes.